Archives du Théâtre 140


Le célèbre Bread and Puppet Theater (USA). Les pionniers incontestés du théâtre visuel américain dans 'La tempête de l'enfant le plus jeune'



THEATRE 140

Saison 82/83

Service de Presse

Avant Première

(Prière d'insérer svp)

Au THEATRE 140

du 24 au 27 février 83 à 20H30

Le célèbre

BREAD AND PUPPET THEATER (USA)

Les pionniers incontestés du théâtre visuel américain dans

"LA TEMPETE DE L'ENFANT LE PLUS JEUNE"

(The Thunderstorm of the Youngest Child)

Doit-on encore rappeler cette évidence? Le Bread and Puppet Theater est le précurseur du "streettheater" aux Etats-Unis. Mais aussi la "star" du théâtre visuel américain aux yeux des grandes villes européennes. C'est une des contradictions de l'Art. Le théâtre politique-image dans sa forme la plus accomplie deviendra objet de collectionneurs, aussi précieux que la Joconde.

Il y a quelques années, "The Cry of People for Meat" marqua le 140 de son "empreinte indélébile". Puis il y eut "White Horse Circus", merveilleusement accueilli.

Ce serait abusif de prétendre que le Bread and Puppet fait partie des constantes du Théâtre 140 sous prétexte qu'il y a présenté deux spectacles. The cry of people for meat a marqué le lieu de son empreinte indélébile. Nous avions tous le sentiment d'assister à l'éclosion d'un langage. Alors qu'en fait, le miracle chez Peter Schumann, c'est sa manière de puiser dans l'imagerie populaire les ferments d'un lyrisme visuel qui lui est particulier.

Cet américain qui vit dans sa ferme-théâtre du Vermont, sait ce qu'il doit à son pays d'origine, la Basse Silésie, aux masques rudes et aux géants en papier mâché issus du folklore de la paysannerie polonaise, à l'heure du carnaval et des fêtes de la moisson.

On a le sentiment bizarre que Peter Schumann a restitué un cerveau à cet art en le pervertant. En lui faisant dire des choses comme par inadvertance.

Une série de petits dessins d'un crayon très libre, faussement naïfs, ont servi d'esquisses à l'élaboration de son nouveau spectacle. Nous les reproduisons ainsi que la traduction littérale du synopis qui, si on n'y est pas très attentif, vous aurait des airs de fable.

Les américains appellent cela du gothique.

Le plus jeune enfant, l'homme et la femme, parlent comme s'il n'y avait pas d'histoire, seulement une réalité, une menace dans l'air et un espoir : "Je suis l'homme et je suis fort. Je suis la femme et je suis forte. Nous mangeons et buvions. Nous vaquons à nos occupations. Nous n'avons pas peur. Nous nous reposons. Nous nous levons. Nous mangeons. Nous mangeons encore. Nous sommes forts et c'est la vie.

Je suis le plus jeune enfant. C'est le matin dans notre cuisine. Ma grand-mère me lave le visage et je peigne mes cheveux devant le miroir. Le café est sur la table et je me prépare à partir pour l'école."

Nous sommes en déchéance. Comme résultat de nos plus glorieuses réalisations, toute cette terre tremble de peur. Le nouveau-né est le plus jeune enfant de notre civilisation. Il grandit parmi les condamnés de l'apocalypse. Il est emporté par les grands vents jusqu'à ce qu'il devienne un grand vent lui-même.

Nous sommes tous condamnés comme les corps perdus de l'apocalypse à moins que le nouveau-né n'arrête notre civilisation.

Un orage se lève. Ce vent est le souffle de tous les humains. Ils soufflent fort, tous ensemble jusqu'à former une tempête et c'est la tempête du nouveau-né.

L'écologiste agnostique, religieux d'une autre manière, a pris ses distances et les exprime immuablement avec tendresse, humour et colère.

Le Bread and Puppet Theater dans

La tempête de l'enfant le plus jeune

au Théâtre 140

du 24 au 27 février 83 à 20 H 30

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) The Thunderstorm of the Youngest Child

Date(s) du 1983-02-25 au 1983-02-27

Artiste(s)

Compagnie / Organisation The Bread and Puppet Theater